TRAILER ^
Dimanche 12 mai 2013
14:30
La Premiere Guerre mondiale. Comment un siècle dérape. (Erster Weltkrieg. Wie ein Jahrhundert entgleist.) (118 min.)
De 1986 jusqu‘à sa mort en 1995, Heiner Müller s’est régulièrement entretenu avec Alexander Kluge dans des interviews filmées. L’on tente ici un genre particulier, à caractère aussi bien littéraire que cinématographique. Traduits en français par Eleonora Rossi et Jean-Pierre Morel, les textes sont parus aux éditions Théâtrales sous les titres « Esprit, pouvoir et castration » et « Profession arpenteur ». Ils ont fait l’objet d’une mise en scène de Jean Jourdheuil à Paris. Les programmes n° 1 et 2 en présentent quelques extraits. (Durée de l’intégrale : plus de 20 heures)
Programme compact dans la version parisienne abrégée en 30 pièces filmées.
1. Introduction.
Œil, moi, Terre, monde, gris, rouge, noir, haut, bas, clair, obscur : voilà les pôles qu’en matière de poétique Paul Klee avait définis dans son cours du Bauhaus. Ils servent d’orientation, même en cas de dérapage.
2. Le fils de ma grand-mère maternelle.
Je n’ai jamais connu le frère de ma mère, Herbert Hausdorf. Il paraît qu’il avait le même œil que ma mère.
3. Deux hommes qui auraient pu sauver la paix sont éliminés. Une scène de L’été 1914 de Rolf Hochhuth.
Le socialiste français Jean Jaurès défendait la paix et se fit assassiner. La mort politique vint frapper l’homme politique libéral Cailloux, qui passait pour être un opposant à la guerre. Le drame saisissant d’Hochhuth met en scène Madame Cailloux, qui tente de sauver son mari.
4. Nulle place, au mois d’août, pour une guerre mondiale.
Pendant plus de deux siècles, l’Empire d’Autriche-Hongrie et celui des tsars se sont disputés l’héritage de l’Empire Ottoman. Depuis le règne de Catherine II, l’Empire des tsars cherchait à intégrer Constantinople, capitale de la religion orthodoxe. En février 1914, un Conseil de la couronne planifia de lancer un assaut surprise sur les Dardanelles, une folle aventure. Un coup pareil eût rebattu les cartes du jeu des alliances et des rivalités. Il est peu vraisemblable que cela eût débouché sur une Guerre mondiale au mois d’août.
5. Gare au Gaz! « Telle une suite de sourds sifflements ».
La guerre au gaz fait partie des grands chocs. Cela fait partie des événements à peine concevables, que des êtres humains puissent, comme des rats, être asphyxiés et voir leur peau brûlée.
6. Les guerres peu justifiées au départ sont-elles particulièrement difficiles à arrêter? Avec Jörg Friedrich.
L’historien Jörg Friedrich parle d’une guerre de trente ans (trente et une années en réalité), qui commence le 1er août 1914 pour ne finir qu’en mai 1945. Aucune des nations concernées n’avait d’intérêt objectif à voir éclater une guerre globale en Occident. Les seuls conflits ne reposant pas sur quelque illusion ou sur des scénarios conçus à l’avance se situaient au Sud-Est, dans les Balkans. Rien ne justifiait une guerre à l’Ouest, et pour une guerre à l’Est les plans manquaient.
Déjà la Guerre de Trente Ans (1618-1638) avait montré que les guerres sont d’autant plus difficiles à arrêter que la raison qui préside à leur éclatement fait défaut.
7. Le télégramme original de la déclaration de guerre allemande, mutilé.
Le codage a brouillé le texte du télégramme. Combien la volonté de faire la guerre doit être persistante pour qu’un texte si peu déchiffrable soit immédiatement interprété comme une déclaration de guerre. Un cas authentique de « Dadaisme nature ».
8. Ernst Jünger. Prise d’assaut.
Prenant d’assaut une maison, écrit Ernst Jünger, les soldats entendirent se mêler au bruit du combat les notes émanant d’un piano mécanique qui faisait entendre une rengaine d’avant-guerre. Deux temporalités se croisèrent, affirme Jünger.
9. Il n’y avait de place pas même pour le désespoir. À propos des tâches d‘état-major. Avec Markus Pöhlmann.
Une description du quotidien des cadres de régiment. Il consiste en attente, en temps passé au téléphone, ceci en étant exposé à un remue-ménage fébrile. Les moments où se prennent des décisions graves ne laissent aucune place au moindre état d’âme, pas même au désespoir. Contestable, l’idée que les intéressés aient pu percevoir le déroulement de quatre années comme une durée. Pour eux, « cette durée » est découpée en semaines, en jours et en heures, au cours desquels ils vont d’un tournant au tournant suivant, de surprise en surprise.
10. La chanson de la guerre des tranchées. Avec Kraud’n Sepp.
Le poète et chanteur populaire bavarois Kraud’n Sepp chante l’humour noir des soldats. Sa Chanson des tranchées parle d’un « couvre-chef tout terrain » au lieu de casque et donne les fortes rations d’aspirine pour un avantage. Il n’est pas de plus grand décalage que celui qui existe entre l’expression de l’esprit populaire et le vain effort de la propagande officielle à susciter le rire.
11. Les dirigeables de 1914.
12. La guerre es tun laboratoire alchimique de novations. Guderian dans la bataille de la Marne. Avec Friedrich Kittler.
13. «Qui ne commémore pas les massacres les cultive.»
La citation est d’Ernst Jünger.
14. Les derniers jours de l’Humanité.
Tragédie en cinq actes de Karl Kraus. Scène 55 de l’acte 5 suivie de l’épilogue (extrait).
Avec la participation de Sir Henry, Anne Ratte-Polle, Max Hopp, Sophie Kluge, Jan Czajkowski, Schorsch Kamerun. Les scènes finales de cette œuvre tragique sont une réponse directe au dérapage du XXe siècle.
15. Description d’une image.
Commentaire d’une image tirée de l’ouvrage La Guerre juste trouvé dans la bibliothèque de l’hôtel Waldhaus de Sils-Maria. Deux maraudeurs, qui ne parviennent plus à cacher leur butin recueilli sur le champ de bataille, sont à deux doigts de perdre tout espoir.
16. Le regard stéréoscopique. Quels sont les sens nécessaires à la guerre? L’homme en carapace. Avec Martin Wuttke.
Le regard stéréoscopique dont il est question chez Jünger, on le trouve également chez Marcel Proust. La stéréoscopie correspond à ce nouveau besoin des sens de ne comprendre le détail perçu que dans son espace général, c’est-à-dire celui de la réalité guerrière et industrielle. Il semble que le regard stéréoscopique soit apparenté à celui du cubisme.
17. L’anti-œillère pour artilleurs. Avec Helge Schneider.
18. Un haut-fait difficilement interprétable.
Comment les hommes d‘un bataillon d’infanterie empêchent une catastrophe dans une gare de triage au péril de leur vie et sans en avoir reçu l’ordre. L’épisode est authentique. Il traite d’une capacité d’engagement comparable à celle qui, dans les pratiques en cours au sommet de la hiérarchie, se manifeste par le sang-froid.
19. Un malheur arrive rarement seul. Avec Peter Berling dans le rôle du conseiller aux affaires ferroviaires austro-hongrois.
Le conseiller aux affaires ferroviaires austro-hongrois Hötzi raconte qu’au retour des obsèques de l’Empereur François-Joseph la haute noblesse alors présente périt dans l’accident de quatre trains rapides à destination de Budapest. De nombreux contemporains y virent un symbole de la fin de l’Empire des Habsbourg.
20. Ernst Jünger sous des orages d’acier.
21. Vous définiriez-vous comme jacobin? Entretien avec Ernst Jünger.
22. Quel est le centre du monde?
La rencontre du révolutionnaire professionnel (aussi bien que manufacturier et millionaire) Parvus-Heiphand avec le Baron von Wangenheim, ambassadeur de l’Allemagne à Constantinople, est avérée historiquement. Ce contact allait permettre ensuite la collaboration de la gauche révolutionnaire avec les instances gouvernementales de l’Empire, qui donna lieu au transfert de Lénine vers Saint-Pétersbourg depuis la Suisse et culmina dans l’aide financière initialement octroyée à la révolution.
23. Chorale pour un bilan. De Rolf Hochhuth.
24. Descente à pic sur commande. Malheur symbolique. La plus grande catastrophe ferroviaire française en décembre 1917.
25. La veille de Noël de l’année 1918.
Un jeune soldat se suicide par balle dans la prison militaire où il a été transféré à son retour du front.
26. Plans de conquête du Far-Est. Quelles chances pour une nouvelle expédition d’Alexandre vers l’Inde? Avec Winfried Baumgart.
En 1918, les bataillons allemands avaient atteint Tiflis et s‘approchaient de Baku. L’État-major du Général Bartenwerffer de la Troisième section du commandement suprême de l’armée projetait une percée vers l’Inde. Une avant-garde (von Hentig, le Capitaine Niedermeyer) s’était déjà présentée à Kaboul. En 1918, on considérait une expédition vers l’Est, sur le modèle de celle que mena jadis Alexandre, comme l‘« arme miraculeuse » à laquelle l’Empire allemand pouvait encore avoir recours. Les pilotes de l’armée de l’air austro-hongroise établirent une ligne aérienne Vienne – Odessa – Tiflis. L’historien Winfried Baumgart a publié notamment le journal du Comte Bothmer, porte-parole du commandement suprême de l’armée auprès du gouvernement bolchevik de Moscou.
27. La Saint-Sylvestre de l’année 1918 à Berlin.
À la Saint Sylvestre de l’année 1918, trois groupes armés de la guerre civile se harcèlent mutuellement dans le centre de distribution des eaux de Berlin. C’est alors que des microbes sont détectés dans les réservoirs d’eau. Le Virchow-Institut de la Charité donne l’alarme. Est-il possible de combattre efficacement un nouvel ennemi, qui se présente sous la forme de microbes, à l’aide de fusils?
28. Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg en janvier 1919.
29. Peuple trahi. Un marathon avec Einar Schleef sur le mois de novembre 1918.
30. Le pire serait… de n’avoir à la fin qu’à recoller les morceaux. Extraits du journal du Comte Kessler.
Dimanche 12 mai 2013
14:30
La Premiere Guerre mondiale. Comment un siècle dérape. (Erster Weltkrieg. Wie ein Jahrhundert entgleist.) (118 min.)
De 1986 jusqu‘à sa mort en 1995, Heiner Müller s’est régulièrement entretenu avec Alexander Kluge dans des interviews filmées. L’on tente ici un genre particulier, à caractère aussi bien littéraire que cinématographique. Traduits en français par Eleonora Rossi et Jean-Pierre Morel, les textes sont parus aux éditions Théâtrales sous les titres « Esprit, pouvoir et castration » et « Profession arpenteur ». Ils ont fait l’objet d’une mise en scène de Jean Jourdheuil à Paris. Les programmes n° 1 et 2 en présentent quelques extraits. (Durée de l’intégrale : plus de 20 heures)
Programme compact dans la version parisienne abrégée en 30 pièces filmées.
1. Introduction.
Œil, moi, Terre, monde, gris, rouge, noir, haut, bas, clair, obscur : voilà les pôles qu’en matière de poétique Paul Klee avait définis dans son cours du Bauhaus. Ils servent d’orientation, même en cas de dérapage.
2. Le fils de ma grand-mère maternelle.
Je n’ai jamais connu le frère de ma mère, Herbert Hausdorf. Il paraît qu’il avait le même œil que ma mère.
3. Deux hommes qui auraient pu sauver la paix sont éliminés. Une scène de L’été 1914 de Rolf Hochhuth.
Le socialiste français Jean Jaurès défendait la paix et se fit assassiner. La mort politique vint frapper l’homme politique libéral Cailloux, qui passait pour être un opposant à la guerre. Le drame saisissant d’Hochhuth met en scène Madame Cailloux, qui tente de sauver son mari.
4. Nulle place, au mois d’août, pour une guerre mondiale.
Pendant plus de deux siècles, l’Empire d’Autriche-Hongrie et celui des tsars se sont disputés l’héritage de l’Empire Ottoman. Depuis le règne de Catherine II, l’Empire des tsars cherchait à intégrer Constantinople, capitale de la religion orthodoxe. En février 1914, un Conseil de la couronne planifia de lancer un assaut surprise sur les Dardanelles, une folle aventure. Un coup pareil eût rebattu les cartes du jeu des alliances et des rivalités. Il est peu vraisemblable que cela eût débouché sur une Guerre mondiale au mois d’août.
5. Gare au Gaz! « Telle une suite de sourds sifflements ».
La guerre au gaz fait partie des grands chocs. Cela fait partie des événements à peine concevables, que des êtres humains puissent, comme des rats, être asphyxiés et voir leur peau brûlée.
6. Les guerres peu justifiées au départ sont-elles particulièrement difficiles à arrêter? Avec Jörg Friedrich.
L’historien Jörg Friedrich parle d’une guerre de trente ans (trente et une années en réalité), qui commence le 1er août 1914 pour ne finir qu’en mai 1945. Aucune des nations concernées n’avait d’intérêt objectif à voir éclater une guerre globale en Occident. Les seuls conflits ne reposant pas sur quelque illusion ou sur des scénarios conçus à l’avance se situaient au Sud-Est, dans les Balkans. Rien ne justifiait une guerre à l’Ouest, et pour une guerre à l’Est les plans manquaient.
Déjà la Guerre de Trente Ans (1618-1638) avait montré que les guerres sont d’autant plus difficiles à arrêter que la raison qui préside à leur éclatement fait défaut.
7. Le télégramme original de la déclaration de guerre allemande, mutilé.
Le codage a brouillé le texte du télégramme. Combien la volonté de faire la guerre doit être persistante pour qu’un texte si peu déchiffrable soit immédiatement interprété comme une déclaration de guerre. Un cas authentique de « Dadaisme nature ».
8. Ernst Jünger. Prise d’assaut.
Prenant d’assaut une maison, écrit Ernst Jünger, les soldats entendirent se mêler au bruit du combat les notes émanant d’un piano mécanique qui faisait entendre une rengaine d’avant-guerre. Deux temporalités se croisèrent, affirme Jünger.
9. Il n’y avait de place pas même pour le désespoir. À propos des tâches d‘état-major. Avec Markus Pöhlmann.
Une description du quotidien des cadres de régiment. Il consiste en attente, en temps passé au téléphone, ceci en étant exposé à un remue-ménage fébrile. Les moments où se prennent des décisions graves ne laissent aucune place au moindre état d’âme, pas même au désespoir. Contestable, l’idée que les intéressés aient pu percevoir le déroulement de quatre années comme une durée. Pour eux, « cette durée » est découpée en semaines, en jours et en heures, au cours desquels ils vont d’un tournant au tournant suivant, de surprise en surprise.
10. La chanson de la guerre des tranchées. Avec Kraud’n Sepp.
Le poète et chanteur populaire bavarois Kraud’n Sepp chante l’humour noir des soldats. Sa Chanson des tranchées parle d’un « couvre-chef tout terrain » au lieu de casque et donne les fortes rations d’aspirine pour un avantage. Il n’est pas de plus grand décalage que celui qui existe entre l’expression de l’esprit populaire et le vain effort de la propagande officielle à susciter le rire.
11. Les dirigeables de 1914.
12. La guerre es tun laboratoire alchimique de novations. Guderian dans la bataille de la Marne. Avec Friedrich Kittler.
13. «Qui ne commémore pas les massacres les cultive.»
La citation est d’Ernst Jünger.
14. Les derniers jours de l’Humanité.
Tragédie en cinq actes de Karl Kraus. Scène 55 de l’acte 5 suivie de l’épilogue (extrait).
Avec la participation de Sir Henry, Anne Ratte-Polle, Max Hopp, Sophie Kluge, Jan Czajkowski, Schorsch Kamerun. Les scènes finales de cette œuvre tragique sont une réponse directe au dérapage du XXe siècle.
15. Description d’une image.
Commentaire d’une image tirée de l’ouvrage La Guerre juste trouvé dans la bibliothèque de l’hôtel Waldhaus de Sils-Maria. Deux maraudeurs, qui ne parviennent plus à cacher leur butin recueilli sur le champ de bataille, sont à deux doigts de perdre tout espoir.
16. Le regard stéréoscopique. Quels sont les sens nécessaires à la guerre? L’homme en carapace. Avec Martin Wuttke.
Le regard stéréoscopique dont il est question chez Jünger, on le trouve également chez Marcel Proust. La stéréoscopie correspond à ce nouveau besoin des sens de ne comprendre le détail perçu que dans son espace général, c’est-à-dire celui de la réalité guerrière et industrielle. Il semble que le regard stéréoscopique soit apparenté à celui du cubisme.
17. L’anti-œillère pour artilleurs. Avec Helge Schneider.
18. Un haut-fait difficilement interprétable.
Comment les hommes d‘un bataillon d’infanterie empêchent une catastrophe dans une gare de triage au péril de leur vie et sans en avoir reçu l’ordre. L’épisode est authentique. Il traite d’une capacité d’engagement comparable à celle qui, dans les pratiques en cours au sommet de la hiérarchie, se manifeste par le sang-froid.
19. Un malheur arrive rarement seul. Avec Peter Berling dans le rôle du conseiller aux affaires ferroviaires austro-hongrois.
Le conseiller aux affaires ferroviaires austro-hongrois Hötzi raconte qu’au retour des obsèques de l’Empereur François-Joseph la haute noblesse alors présente périt dans l’accident de quatre trains rapides à destination de Budapest. De nombreux contemporains y virent un symbole de la fin de l’Empire des Habsbourg.
20. Ernst Jünger sous des orages d’acier.
21. Vous définiriez-vous comme jacobin? Entretien avec Ernst Jünger.
22. Quel est le centre du monde?
La rencontre du révolutionnaire professionnel (aussi bien que manufacturier et millionaire) Parvus-Heiphand avec le Baron von Wangenheim, ambassadeur de l’Allemagne à Constantinople, est avérée historiquement. Ce contact allait permettre ensuite la collaboration de la gauche révolutionnaire avec les instances gouvernementales de l’Empire, qui donna lieu au transfert de Lénine vers Saint-Pétersbourg depuis la Suisse et culmina dans l’aide financière initialement octroyée à la révolution.
23. Chorale pour un bilan. De Rolf Hochhuth.
24. Descente à pic sur commande. Malheur symbolique. La plus grande catastrophe ferroviaire française en décembre 1917.
25. La veille de Noël de l’année 1918.
Un jeune soldat se suicide par balle dans la prison militaire où il a été transféré à son retour du front.
26. Plans de conquête du Far-Est. Quelles chances pour une nouvelle expédition d’Alexandre vers l’Inde? Avec Winfried Baumgart.
En 1918, les bataillons allemands avaient atteint Tiflis et s‘approchaient de Baku. L’État-major du Général Bartenwerffer de la Troisième section du commandement suprême de l’armée projetait une percée vers l’Inde. Une avant-garde (von Hentig, le Capitaine Niedermeyer) s’était déjà présentée à Kaboul. En 1918, on considérait une expédition vers l’Est, sur le modèle de celle que mena jadis Alexandre, comme l‘« arme miraculeuse » à laquelle l’Empire allemand pouvait encore avoir recours. Les pilotes de l’armée de l’air austro-hongroise établirent une ligne aérienne Vienne – Odessa – Tiflis. L’historien Winfried Baumgart a publié notamment le journal du Comte Bothmer, porte-parole du commandement suprême de l’armée auprès du gouvernement bolchevik de Moscou.
27. La Saint-Sylvestre de l’année 1918 à Berlin.
À la Saint Sylvestre de l’année 1918, trois groupes armés de la guerre civile se harcèlent mutuellement dans le centre de distribution des eaux de Berlin. C’est alors que des microbes sont détectés dans les réservoirs d’eau. Le Virchow-Institut de la Charité donne l’alarme. Est-il possible de combattre efficacement un nouvel ennemi, qui se présente sous la forme de microbes, à l’aide de fusils?
28. Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg en janvier 1919.
29. Peuple trahi. Un marathon avec Einar Schleef sur le mois de novembre 1918.
30. Le pire serait… de n’avoir à la fin qu’à recoller les morceaux. Extraits du journal du Comte Kessler.
19:00
Nouvelles de Stalingrad (90 min.)
Sur ce programme:
Pour la 6e armée allemande, la guerre éclair prend fin en 1942, dans le chaudron de Stalingrad. Ce film donne à voir des moments d’un enlisement qui fit perdre tout crédit au commandement allemand et à Hitler.
Nouvelles de Stalingrad (90 min.)
Sur ce programme:
Pour la 6e armée allemande, la guerre éclair prend fin en 1942, dans le chaudron de Stalingrad. Ce film donne à voir des moments d’un enlisement qui fit perdre tout crédit au commandement allemand et à Hitler.
__________EXTRA:
Un épisode de la bataille de Stalingrad
« Le retour au pays ne s’achète pas »
A. Pouchkine
L’écrivain russe Constantin Simonov affirme : techniquement parlant aucune bataille de Stalingrad n’eut jamais lieu. La défaite de la 6e armée, soit la réduction lamentable d’une foule de 300000 soldats de la guerre-éclair en un ensemble désespéré de groupes épars (mais jamais d’individus), fut définitive dès la jonction près de Kalatch des groupes mobiles du sud et du nord appartenant à l’Armée rouge, c.-à-d. dès lors que l’encerclement était acté sur les cartes. Il ne manquait plus que l’ordre d’Hitler de garder la position pour fixer l’armée dans ce même schéma. Les véritables événements qui correspondent à la période du 19 novembre 1942 au 2 février 1943, représentent des détails : manger de la saucisse, se priver des jours durant, gérer les restes en forces humaines et en munitions, discuter au téléphone, retrouver ses propres hommes, rester allongé là pour blessure, rester à attendre sur les deux aérodromes du chaudron, dégager la neige, etc. C’était une multitude de faits, mais jamais une confrontation de camps ennemis que l’on pouvait appeler une bataille.
Dans cette accumulation de réel et d’irréel il arriva qu’un officier de réserve, proviseur dans une petite ville de Basse-Saxe adoré par la femme qu’il avait épousée en 1939, un major de la réserve avec une blessure superficielle à la saignée du bras, vint à l’aérodrome Gumrak ; le transpercement de sa peau ouverte de l’aisselle jusqu’au poignet, mais rien de très méchant, l’avait affolé. Le médecin du régiment avait soigné la blessure par un emplâtre. Il n’avait pas d’autres pansements. Il lui refusa l’autorisation de se faire exfiltrer du chaudron par les airs.
Voici que ce major de réserve s’était avancé jusqu’aux appareils Junker, qui quittaient à intervalles irréguliers le dernier aérodrome disponible dans cette misère. Dans son manteau il avait cousu la somme de 10000 Reichsmark en espèces. Sa femme appelait cela la « veste de secours ». L’homme en défit les coutures, après que sa peau était lacérée, ayant perdu le sens de la réalité il s’empara de la somme. Il voulait remettre cet argent à quelque pilote qui passait par là, si celui-ci l’acceptait en tant que passager grièvement blessé. Aux abords de l’aérodrome des explosions d’artillerie, que l’Armée rouge provoquait afin d’inquiéter les mouvements d’avion. D’où l’empressement, pour ne pas dire la panique du pilote. Probablement ne reconnut-il pas tout de suite la valeur de la liasse en billets de Reichsmark, de même qu’il tint la requête pour déplacée. L’échange d’argent contre un sauvetage n’était pas possible en ce lieu. Pas plus que, pour les même raisons – connaissance insuffisante de la situation, frénésie anxieuse – il n’entendait déposer plainte pour corruption.
Le major était donc sauvé pour l’instant. Il tenait la liasse dans sa main. Un gendarme de la police militaire qui patrouillait sur l’aérodrome s’était rendu compte de la chose. Lui, pour qui toute évacuation du chaudron était exclue, les gendarmes de camps étant condamnés à rester les derniers sur place, avait eu le temps de s’apercevoir du caractère inadmissible de la demande du major. À son désespoir l’homme fut arrêté puis fusillé le soir-même. La neige tombait, le crépuscule descendait pas à pas.
Un épisode de la bataille de Stalingrad
« Le retour au pays ne s’achète pas »
A. Pouchkine
L’écrivain russe Constantin Simonov affirme : techniquement parlant aucune bataille de Stalingrad n’eut jamais lieu. La défaite de la 6e armée, soit la réduction lamentable d’une foule de 300000 soldats de la guerre-éclair en un ensemble désespéré de groupes épars (mais jamais d’individus), fut définitive dès la jonction près de Kalatch des groupes mobiles du sud et du nord appartenant à l’Armée rouge, c.-à-d. dès lors que l’encerclement était acté sur les cartes. Il ne manquait plus que l’ordre d’Hitler de garder la position pour fixer l’armée dans ce même schéma. Les véritables événements qui correspondent à la période du 19 novembre 1942 au 2 février 1943, représentent des détails : manger de la saucisse, se priver des jours durant, gérer les restes en forces humaines et en munitions, discuter au téléphone, retrouver ses propres hommes, rester allongé là pour blessure, rester à attendre sur les deux aérodromes du chaudron, dégager la neige, etc. C’était une multitude de faits, mais jamais une confrontation de camps ennemis que l’on pouvait appeler une bataille.
Dans cette accumulation de réel et d’irréel il arriva qu’un officier de réserve, proviseur dans une petite ville de Basse-Saxe adoré par la femme qu’il avait épousée en 1939, un major de la réserve avec une blessure superficielle à la saignée du bras, vint à l’aérodrome Gumrak ; le transpercement de sa peau ouverte de l’aisselle jusqu’au poignet, mais rien de très méchant, l’avait affolé. Le médecin du régiment avait soigné la blessure par un emplâtre. Il n’avait pas d’autres pansements. Il lui refusa l’autorisation de se faire exfiltrer du chaudron par les airs.
Voici que ce major de réserve s’était avancé jusqu’aux appareils Junker, qui quittaient à intervalles irréguliers le dernier aérodrome disponible dans cette misère. Dans son manteau il avait cousu la somme de 10000 Reichsmark en espèces. Sa femme appelait cela la « veste de secours ». L’homme en défit les coutures, après que sa peau était lacérée, ayant perdu le sens de la réalité il s’empara de la somme. Il voulait remettre cet argent à quelque pilote qui passait par là, si celui-ci l’acceptait en tant que passager grièvement blessé. Aux abords de l’aérodrome des explosions d’artillerie, que l’Armée rouge provoquait afin d’inquiéter les mouvements d’avion. D’où l’empressement, pour ne pas dire la panique du pilote. Probablement ne reconnut-il pas tout de suite la valeur de la liasse en billets de Reichsmark, de même qu’il tint la requête pour déplacée. L’échange d’argent contre un sauvetage n’était pas possible en ce lieu. Pas plus que, pour les même raisons – connaissance insuffisante de la situation, frénésie anxieuse – il n’entendait déposer plainte pour corruption.
Le major était donc sauvé pour l’instant. Il tenait la liasse dans sa main. Un gendarme de la police militaire qui patrouillait sur l’aérodrome s’était rendu compte de la chose. Lui, pour qui toute évacuation du chaudron était exclue, les gendarmes de camps étant condamnés à rester les derniers sur place, avait eu le temps de s’apercevoir du caractère inadmissible de la demande du major. À son désespoir l’homme fut arrêté puis fusillé le soir-même. La neige tombait, le crépuscule descendait pas à pas.
21:00
La patriote (Die Patriotin) (117min.)
(1979)
« La plupart du temps Gabi Teichert est confuse. Cela a rapport au contexte. »
La prof’ d’histoire Gabi Teichert (Hannelore Hoger) cherche les racines de l’Histoire allemande. Mieux vaut, en effet, étudier cette histoire, si l’on ne veut pas être anéanti par elle.
Comme l’exige sa profession, Gabi Teichert milite résolument en faveur de l’éducation et pour les valeurs des Lumières. Au congrès du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD), au jour de pénitence et à l’avent, dans son quotidien voué à l’enseignement, avide de changement jusque dans sa vie privée : à la recherche d’une république pour laquelle il vaudrait la peine de s’engager.
« Jour de pénitence. Gabi Teichert corrige des rédactions d’allemand. C’est-à-dire qu’elle en élimine les fautes. C’est son devoir de le faire. Même si les fautes sont ce qu’il y a de mieux. »
La patriote (Die Patriotin) (117min.)
(1979)
« La plupart du temps Gabi Teichert est confuse. Cela a rapport au contexte. »
La prof’ d’histoire Gabi Teichert (Hannelore Hoger) cherche les racines de l’Histoire allemande. Mieux vaut, en effet, étudier cette histoire, si l’on ne veut pas être anéanti par elle.
Comme l’exige sa profession, Gabi Teichert milite résolument en faveur de l’éducation et pour les valeurs des Lumières. Au congrès du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD), au jour de pénitence et à l’avent, dans son quotidien voué à l’enseignement, avide de changement jusque dans sa vie privée : à la recherche d’une république pour laquelle il vaudrait la peine de s’engager.
« Jour de pénitence. Gabi Teichert corrige des rédactions d’allemand. C’est-à-dire qu’elle en élimine les fautes. C’est son devoir de le faire. Même si les fautes sont ce qu’il y a de mieux. »